Type d’ouvrage : roman français sentimental contemporain
Auteur : Corbin, Jacques
Il n’y a pas d’autre édition ancienne connue.
Les Amours de Pégase sont un roman sentimental sans antécédent direct écrit par Jacques Corbin. Jacques Corbin (c. 1580-1653), originaire de l’Indre, se présente comme « Avocat » en tête de plusieurs de ses œuvres. Il est l’auteur d’ouvrages juridiques et religieux ainsi que de diverses fictions sentimentales, parues à Paris ou à Lyon :
L’édition lyonnaise des Amours de Pégase (éd. 1Les amours de la chaste nymphe Pegase, et de Lisandre et Paris.
Lyon, Thibaud Ancelin, 1600.) est la seule connue. Elle est dédiée à Marguerite d’Ulin, épouse de François Clapisson, procureur du
roi à Lyon. Le privilège, accordé pour dix ans à l’imprimeur Thibaud Ancelin, est
daté du 24 mars 1600. Pour les trois exemplaires recensés, Les Amours de Pegase sont
reliées avec deux autres opuscules de Jacques Corbin, également parus à Lyon chez
Thibaud Ancelin en 1600 :
Comme l’indique le titre Les Amours de la chaste nymphe Pegase, et de Lisandre et de Paris, le texte relate successivement les amours de la nymphe Pégase, mieux connue sous le nom d’Œnone, d’abord avec Lisandre, durement éconduit (f. 1 à 54), puis avec le Troyen Pâris, qu’elle choisit comme époux (f. 55 à 160). Ce second amour est introduit comme le châtiment de Pégase pour la dureté dont elle a fait preuve envers Lisandre (f. 54 v°). L’auteur-narrateur fait alors le récit des amours naissantes entre Pâris et Œnone, puis de leur vie de couple après le mariage, avant que Pâris ne soit amené à rendre son jugement (entre richesse, sapience, volupté) et à abandonner Œnone pour Hélène, provoquant ainsi la guerre de Troie. La guerre elle-même n’est évoquée qu’en une seule page (f. 146) ; le roman se conclut sur le récit de la double mort de Pâris et d’Œnone.
Les amours de Pégase-Œnone et de Lisandre ne forment pas un épisode connu de la tradition littéraire, qui reconnaît seulement à Œnone, en dehors de Pâris, une relation avec Apollon. Les amours de Pâris et Œnone, en revanche, appartiennent à une tradition littéraire ancienne représentée en particulier par Ovide (Héroïdes, V). Jacques Corbin en développe la matière, mais à partir des Illustrations de Gaule et singularitez de Troye (1511-1513) de Jean Lemaire de Belges, auquel il emprunte, sans le dire, l’essentiel de la trame de son récit depuis l’apparition du personnage de Pâris (f. 55-160 ; cf. Illustrations, livre I, chap. 20-44 et livre II chap. 1-21 ; voir Bibliographie : Desbois-Ientile).
In-12°, car. rom., XVI-160 f., sign. ã8 A-N12 O4.
Le texte des Amours de Pégase occupe 160 feuillets foliotés. On trouve au verso du dernier feuillet (160 v°) une liste des « Fautes survenues en l’impression ».
Les Amours de Pégase sont reliées avec (en deuxième partie d’exemplaire) :L’Estoile des Rois. Le Tombeau de Monsieur d’Ulin, et autres poësies de Jacques Corbin. Le tout dedié A Monsieur, Monsieur Clapisson Procureur general du Roy, en la ville de Lyon (Lyon, Thibaud Ancelin, 1600). In-12°, car. rom., VI-30 f., sign. ẽ6 aa-bb12 cc6.
Les amours de la chaste nymphe Pegase, et de Lisandre et Paris. Dediées, À tres-chaste et tres-vertueuse Damoiselle Clapisson, espouse de Monsieur le Procureur du Roy, à Lyon. Lyon, Thibaud Ancelin, 1600.
Marque de l’imprimeur contenant sa devise : « Nascentes morimur. Mors rediviva piis ».
Le paratexte comprend 16 feuillets non paginés ni foliotés :
Nous transcrivons intégralement l’avis au lecteur.
Il eust esté dommage de laisser tes jeunes curiositez, privées d’une si belle histoire que celle de Pegase et Paris. La varieté de leurs avantures est autant agreable et pleine de contentement, comme la piteuse fin de leur fortune est pleine de sang et de pitié. Ce sont les cendres de Troye, qui font encores naistre ce subject. Elles sont comme une matrice feconde, qui produit les exercices des meilleures plumes de la [sign. ã 4 v°] terre. Non seulement de ce siecle, mais encores de tous les siecles passez. Je croy mesme que les futurs y bescheront encores, pour y trouver la matiere de leurs belles inventions. Je ne desdaigneray point de me plonger en ce puits inexpuisable apres tant d’autres, pour y puiser et poser mon alteration. Je pourray quelque jour courir en un autre sentier, où lon faict paroistre plus de courage et de force. Ce sera quand j’auray cogneu, comme tu as agreable ces premiers fruits de mon travail. Reçois-les d’aussi bon cœur que je te les presente, et n’en fais tort à mon esperance.
Adeline Desbois-Ientile
11/06/2016
12/02/2017
Citer cette noticeAdeline Desbois-Ientile, « Amours de Pégase », in base ELR : éditions lyonnaises de romans du XVIe siècle (1501-1600), Pascale Mounier (dir.), en ligne : https://rhr16-elr.unicaen.fr/fiches/127 [consulté le 21/11/2024]