Amours de Pégase

Bibliographie

Éditions anciennes

Éditions lyonnaises

1. Thibaud Ancelin, 1600Les amours de la chaste nymphe Pegase, et de Lisandre et Paris. Lyon, Thibaud Ancelin, 1600.
Exemplaires :Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, 8-BL-15821Erfurt, Universitäts-und Forschungsbibliothek Erfurt/Gotha, Poes 8° 00763/14Wolfenbüttel, August Herzog Bibliothek, A: 568.24 Quod.

Autres éditions anciennes

Il n’y a pas d’autre édition ancienne connue.

Études et articles

  • DESBOIS-IENTILE, Adeline, « L’histoire écoutée aux portes de la mythologie : l’écriture du mythe troyen autour des Illustrations de Lemaire de Belges », Thèse de doctorat en langue et littérature françaises soutenue le 21 novembre 2015 à l’université Paris-Sorbonne, dir. Mireille Huchon, p. 502-506.
  • ODDO Nancy, notice « Les Amours de la Chaste Nymphe Pegase », in Fictions narratives en prose de l’âge baroque. Répertoire analytique, dir. F. Greiner, vol. 1, « 1585-1610 », Paris, Honoré Champion, 2007, p. 85-88.
  • REYNIER, Gustave, Le Roman sentimental avant l’Astrée, Paris, Colin, 1908, p. 329-331.

Présentation

Histoire éditoriale

Les Amours de Pégase sont un roman sentimental sans antécédent direct écrit par Jacques Corbin. Jacques Corbin (c. 1580-1653), originaire de l’Indre, se présente comme « Avocat » en tête de plusieurs de ses œuvres. Il est l’auteur d’ouvrages juridiques et religieux ainsi que de diverses fictions sentimentales, parues à Paris ou à Lyon :

  • Jerusalem regnante, contenant la suite et la fin des Amours d’Armide et d’Hermine, à la suite du sieur Torquato Tasso. Avec les nouvelles Amours de Bravemont et Filamante, Paris, Abel L’Angelier, 1600.
  • Les Amours de Philocaste, où par mille beaux et rares accidents, il se void que les variables hazards de la Fortune ne peuvent rien sur la constance de l’Amour, Paris, Jean Gesselin, 1601
  • Le Martyre d’Amour, Lyon, Simon Rigaud, 1603
  • Les Trophées de l’Amour, Paris, Toussaincts du Bray, 1604.

L’édition lyonnaise des Amours de Pégase (éd. 1Les amours de la chaste nymphe Pegase, et de Lisandre et Paris.
Lyon, Thibaud Ancelin, 1600.
) est la seule connue. Elle est dédiée à Marguerite d’Ulin, épouse de François Clapisson, procureur du roi à Lyon. Le privilège, accordé pour dix ans à l’imprimeur Thibaud Ancelin, est daté du 24 mars 1600. Pour les trois exemplaires recensés, Les Amours de Pegase sont reliées avec deux autres opuscules de Jacques Corbin, également parus à Lyon chez Thibaud Ancelin en 1600 :

  • Stances, sur la circoncision de nostre seigneur Jesus Christ. Et autres œuvres de piété
  • L’Estoile des Rois. Le Tombeau de Monsieur d’Ulin, et autres poësies.

Résumé et sources

Comme l’indique le titre Les Amours de la chaste nymphe Pegase, et de Lisandre et de Paris, le texte relate successivement les amours de la nymphe Pégase, mieux connue sous le nom d’Œnone, d’abord avec Lisandre, durement éconduit (f. 1 à 54), puis avec le Troyen Pâris, qu’elle choisit comme époux (f. 55 à 160). Ce second amour est introduit comme le châtiment de Pégase pour la dureté dont elle a fait preuve envers Lisandre (f. 54 v°). L’auteur-narrateur fait alors le récit des amours naissantes entre Pâris et Œnone, puis de leur vie de couple après le mariage, avant que Pâris ne soit amené à rendre son jugement (entre richesse, sapience, volupté) et à abandonner Œnone pour Hélène, provoquant ainsi la guerre de Troie. La guerre elle-même n’est évoquée qu’en une seule page (f. 146) ; le roman se conclut sur le récit de la double mort de Pâris et d’Œnone.

Les amours de Pégase-Œnone et de Lisandre ne forment pas un épisode connu de la tradition littéraire, qui reconnaît seulement à Œnone, en dehors de Pâris, une relation avec Apollon. Les amours de Pâris et Œnone, en revanche, appartiennent à une tradition littéraire ancienne représentée en particulier par Ovide (Héroïdes, V). Jacques Corbin en développe la matière, mais à partir des Illustrations de Gaule et singularitez de Troye (1511-1513) de Jean Lemaire de Belges, auquel il emprunte, sans le dire, l’essentiel de la trame de son récit depuis l’apparition du personnage de Pâris (f. 55-160 ; cf. Illustrations, livre I, chap. 20-44 et livre II chap. 1-21 ; voir Bibliographie : Desbois-Ientile).

Description d’exemplaire

Exemplaire Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, 8-BL-15821 (éd. 1Les amours de la chaste nymphe Pegase, et de Lisandre et Paris.
Lyon, Thibaud Ancelin, 1600.
)

In-12°, car. rom., XVI-160 f., sign. ã8 A-N12 O4.

Le texte des Amours de Pégase occupe 160 feuillets foliotés. On trouve au verso du dernier feuillet (160 v°) une liste des « Fautes survenues en l’impression ».

Les Amours de Pégase sont reliées avec (en deuxième partie d’exemplaire) :L’Estoile des Rois. Le Tombeau de Monsieur d’Ulin, et autres poësies de Jacques Corbin. Le tout dedié A Monsieur, Monsieur Clapisson Procureur general du Roy, en la ville de Lyon (Lyon, Thibaud Ancelin, 1600). In-12°, car. rom., VI-30 f., sign. ẽ6 aa-bb12 cc6.

[Page de titre]

Les amours de la chaste nymphe Pegase, et de Lisandre et Paris. Dediées, À tres-chaste et tres-vertueuse Damoiselle Clapisson, espouse de Monsieur le Procureur du Roy, à Lyon. Lyon, Thibaud Ancelin, 1600.

Marque de l’imprimeur contenant sa devise : « Nascentes morimur. Mors rediviva piis ».

Eléments du paratexte : saisie personnelle

Exemplaire Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, 8-BL-15821 (éd. 1Les amours de la chaste nymphe Pegase, et de Lisandre et Paris.
Lyon, Thibaud Ancelin, 1600.
)

Le paratexte comprend 16 feuillets non paginés ni foliotés :

  • – une dédicace (f. ã2-ã3 v°) : « À tres-chaste, et tres-vertueuse Damoiselle, Madamoiselle Clapisson, espouse de Monsieur le Procureur du Roy, à Lyon »
  • – un avis au lecteur (f. ã4-ã4 v°) : « Au lecteur »
  • – un poème dédicatoire (f. ã5-ã6 v°) : « À Madamoiselle, Madamoiselle Marguerite d’Ulin, espouse de Monsieur Clapisson, Procureur general du Roy. Ode pindarique »
  • – un autre poème dédicatoire (f. ã7-ã7 v°) : « À la mesme, Madamoiselle Clapisson, Stances »
  • – des poèmes adressés à l’auteur (f. ã8-ã8 v°) : « À Monsieur Corbin, sur ses amours de Pegase » (sonnet de Philibert Plassard) et quatre quatrains (de Du Pont, Jean Berthon, Perussault et François Berthon).

Nous transcrivons intégralement l’avis au lecteur.

Au lecteur [f. ã4-ã4 v°]

Il eust esté dommage de laisser tes jeunes curiositez, privées d’une si belle histoire que celle de Pegase et Paris. La varieté de leurs avantures est autant agreable et pleine de contentement, comme la piteuse fin de leur fortune est pleine de sang et de pitié. Ce sont les cendres de Troye, qui font encores naistre ce subject. Elles sont comme une matrice feconde, qui produit les exercices des meilleures plumes de la [sign. ã 4 v°] terre. Non seulement de ce siecle, mais encores de tous les siecles passez. Je croy mesme que les futurs y bescheront encores, pour y trouver la matiere de leurs belles inventions. Je ne desdaigneray point de me plonger en ce puits inexpuisable apres tant d’autres, pour y puiser et poser mon alteration. Je pourray quelque jour courir en un autre sentier, où lon faict paroistre plus de courage et de force. Ce sera quand j’auray cogneu, comme tu as agreable ces premiers fruits de mon travail. Reçois-les d’aussi bon cœur que je te les presente, et n’en fais tort à mon esperance.

Informations sur la fiche

Adeline Desbois-Ientile

11/06/2016

12/02/2017

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