Type d’ouvrage : roman français d’aventures de type médiéval
Auteur : anonyme
On peut signaler sept autres éditions anciennes de la première impression jusqu’en 1600 :
L’Abusé en cour est un prosimètre sous forme entièrement dialoguée qui offre une satire anticuriale. La datation approximative du prosimètre a pu être fixée, sur la base d’arguments internes et externes au texte, au troisième quart du XVe siècle (éd. Dubuis, p. xxxi-xxxiii). L’œuvre doit être considérée comme anonyme. Elle a pu être attribuée à René d’Anjou, sur la base de deux mss (Bruxelles, KBR 21551-21569 ; Wien, ÖNB, 3391) et de l’editio princeps (Bruges, Colard Mansion, 1479-1484). L’attribution à Charles de Rochefort, sur la base d’une annotation à la fin du ms BnF, fr. 12775, est aussi abandonnée.
L’œuvre se veut le récit dialogué, en prose et en vers, de la rencontre entre l’Auteur et un vieillard, très pauvrement vêtu, qu’il a rencontré devant un hospice. Celui-ci lui fait le récit de sa vie, une vie qu’il a entièrement gâchée : ayant négligé les enseignements de son Maistre, il a préféré suivre les flatteries d’Abus et de Fol Cuidier ; d’autres personnifications interviennent : Temps, La Cour elle-même, Folle Bobance, Folle Amour ; mais les premiers succès à la cour sont vite suivis par la déchéance, et la rencontre avec Dame Cognoissance et Patience est trop tardive ; Pauvreté et Maladie ne peuvent que le conduire à l’hospital où l’Auteur l’a rencontré.
Dans la chronologie des huit éditions connues, deux périodes se reconnaissent : le
groupe des incunables d’abord, qui suit le parcours bien connu allant des Flandres vers Lyon puis remontant
vers Paris ; puis, après un intervalle d’environ trois décennies, une reprise, avec
une nouvelle édition lyonnaise (éd. 1L’abuzé en court.
Lyon, Jean Lambany, s. d. [c. 1529].) d’une part et, plus ou moins à la même date, deux éditions Lotrian, puis Lotrian / Janot à Paris. Entre les deux phases, il paraît vraisemblable que d’autres éditions, aujourd’hui
perdues, aient assuré le relais ; les témoins parvenus jusqu’à nous confirment d’ailleurs
une continuité sans faille tant pour le texte que pour l’iconographie.
Ancien prote de Bernabé Chaussard, Jean Lambany en épousa la veuve fin 1528 ; lui-même mourut fin 1529. L’éd. 1L’abuzé en court.
Lyon, Jean Lambany, s. d. [c. 1529]., sans date, a ainsi été publiée entre la date du mariage et celle de la mort de Lambany, survenue en 1529. C’est l’édition de L’Abusé en cour la moins illustrée : non seulement le bois de la page de titre est repris après l’explicit, mais quatre
gravures seulement interrompent le texte (contre onze dans les autres éds.) : aux
f. C3v, E4v, F4r, elles s’adaptent tant bien que mal au contexte, alors qu’au f. D4v
un bois manifestement de réemploi est complété par l’indication des noms des personnages
(« L’Acteur », « L’Abuzé »).
Deux éditions indiquées dans FVB et USTC doivent sans doute être considérées comme des éditions fantômes :
In-4°, goth., sign. A-K, 40 f., texte imprimé sur longues lignes pour les parties en prose, un vers par ligne pour les parties versifiées, 32 lignes par page.
Le titre, imprimé en rouge et noir, comprend une grande gravure sur bois représentant un couple formé d’une dame et d’un chevalier armé tenant une oriflamme.
Unicum. La cote « Sevilla, Colombina, 4-883 », indiquée par USTC, ne correspond pas à un deuxième exemplaire (voir Jean Babelon, La bibliothèque française de Fernand Colomb, Paris, 1913, p. xxxix, p. 3-4, n° 2).
Mentionné dans : Baudrier, X, 48 ; Bechtel G-57 ; FVB, 22656 ; USTC 1004.
En rouge et noir (je souligne les parties imprimées en rouge).
Labuze en court || ⍧Icy commence labuze en court qui se complaint || a lacteur du temps perdu quil a faict tout le temps || de sa vie : et lacteur luy donne bon enseignement et || a toutes personnes qui lirõt ce petit liuret nouuel=||lement imprime a Lyon. || [bois] || ⍧ On les vent a Lyon chez Iehan Lambany pres nostre dame de confort.
Le bois gravé sur la page de titre (messager agenouillé remettant une lettre au prince) est reproduit aussi au verso du dernier feuillet, au-dessous du colophon.
⍧ Si fine Labuze en court nouuellement im=||prime a Lyon par Jehan Lambany demourãt || en rue Mercyere pres nostre Dame de cõfort. || [bois] ||
Au-dessous du bois, note manuscrite de Fernand Colomb : « Este libro costo .14. dineros en mompeller a .7. de Julio de .1535. y el ducado de or ovale .564. dineros ».
Maria Colombo Timelli
04/11/2011
02/03/2022
Citer cette noticeMaria Colombo Timelli, « Abusé en cour », in base ELR : éditions lyonnaises de romans du XVIe siècle (1501-1600), Pascale Mounier (dir.), en ligne : https://rhr16-elr.unicaen.fr/fiches/60 [consulté le 21/11/2024]