Abusé en cour

Bibliographie

Éditions anciennes

Éditions lyonnaises

1. Jean Lambany, [c. 1529]L’abuzé en court. Lyon, Jean Lambany, s. d. [c. 1529].
Exemplaire : Sevilla, Biblioteca Capitular y Colombina, 4-1-2.

Autres éditions anciennes

On peut signaler sept autres éditions anciennes de la première impression jusqu’en 1600 :

  • L’Abuzé en court. Bruges, Colard Mansion, [1479-1484]. Exempl. : Paris, BnF, Rés. Ye-91 ; London, BL, IB-49424 (incomplet : manquent les f. 41 et 46) ; Wien, ÖNB, Ink 21.E.29 ALT (incomplete : manque le cahier f = f. 41-46) ; El Escorial, Real Monasterio, 38-I-15 (2º)
  • L’Abuzé en court. Vienne, Peter Schenk Pierre Boutellier, 1484. Exempl. : Paris, BnF, Rés. Ye-95 ; Paris, BnF, Arsenal 4-BL-4881 ; Manchester, John Rylands University Library, 15902 ; Torino, BNU, XV.VI.202/2
  • – [s. l.], [Jean Rousset], [c. 1485]. Exempl. : Paris, BnF, Rés. Ye-94 ; London, BL, C-6-b-9 ; Washington DC, Library of Congress, Lessing J. Rosenwald Collection.
  • L’Abuzé en court. Lyon, Martin Havard, [c. 1494-1495]. Exempl. : Paris, BnF, Rothschild II.3.41 ; New York, PML, ChL 1589.
  • L’Abuzé en court. Paris, Pierre Le Caron, [c. 1498]. Exempl. : Poitiers, B.M., INC-D-8(1).
  • L’Abuzé en court. [Paris], [Alain Lotrian], [c. 1530]. Exempl. : Berne, SUB, Bong VI-14(4) ; Paris, BnF, Rothschild 2829.
  • L’Abuzé en court. [Paris], [Denis Janot / Alain Lotrian], [c. 1537]. Exempl. : Berne, SUB, Bong IV 881(3).

Éditions modernes

  • L’Abuzé en court, éd. Roger Dubuis, Paris-Genève, Droz, « Textes Littéraires Français » 199, 1973. D’après le manuscrit Chantilly, Musée Condé, 299.
  • L’Abusé en cour, Le Curial, trad. en français moderne Roger Dubuis, Paris, Champion, « Traductions des classiques du Moyen Âge » 95, 2014.

Études et articles

  • COLOMBO TIMELLI, Maria, « L’Abuzé en court entre mss et imprimés », Cahiers de Recherche Médiévales et Humanistes, à paraître.
  • DEMAROLLE, Pierre, « La place du service de cour dans l’économie de deux œuvres littéraires du XVe siècle », Camaren, n° 2, 2007, p. 25-38 (les deux œuvres en question sont l’Abuzé et le Séjour d’honneur d’Octovien de Saint-Gelais).
  • LEFÈVRE, Sylvie, « L’Abuzé en court face à l’Acteur. Lectures de l’œuvre », in Le Pouvoir des lettres sous le règne de Charles VII (1422-1462), sous la dir. de Fl. Bouchet, S. Cazalas, Ph. Maupeu, Paris, H. Champion, 2020, p. 259-274 (sur l’ensemble de la tradition du texte, manuscrite et imprimée, et sur le programme iconographique).
  • MADDOX, Donald, « Anti-Curial Satire in L’Abuzé en Court », Romania, n° 133, 2015, p. 142-173.
  • MÜHLETHALER, Jean-Claude, « La cour en sottie : folie, masque et déguisement dans L’Abuzé en court », in L’Écrivain face aux puissants au Moyen Âge. De la satire à l’engagement, Paris, H. Champion, 2019, p. 241-258 [article paru dans L’Immagine Riflessa, IX, 2000, p. 289-307].

Présentation

Histoire éditorial

L’Abusé en cour est un prosimètre sous forme entièrement dialoguée qui offre une satire anticuriale. La datation approximative du prosimètre a pu être fixée, sur la base d’arguments internes et externes au texte, au troisième quart du XVe siècle (éd. Dubuis, p. xxxi-xxxiii). L’œuvre doit être considérée comme anonyme. Elle a pu être attribuée à René d’Anjou, sur la base de deux mss (Bruxelles, KBR 21551-21569 ; Wien, ÖNB, 3391) et de l’editio princeps (Bruges, Colard Mansion, 1479-1484). L’attribution à Charles de Rochefort, sur la base d’une annotation à la fin du ms BnF, fr. 12775, est aussi abandonnée.

Une satire anticuriale

L’œuvre se veut le récit dialogué, en prose et en vers, de la rencontre entre l’Auteur et un vieillard, très pauvrement vêtu, qu’il a rencontré devant un hospice. Celui-ci lui fait le récit de sa vie, une vie qu’il a entièrement gâchée : ayant négligé les enseignements de son Maistre, il a préféré suivre les flatteries d’Abus et de Fol Cuidier ; d’autres personnifications interviennent : Temps, La Cour elle-même, Folle Bobance, Folle Amour ; mais les premiers succès à la cour sont vite suivis par la déchéance, et la rencontre avec Dame Cognoissance et Patience est trop tardive ; Pauvreté et Maladie ne peuvent que le conduire à l’hospital où l’Auteur l’a rencontré.

Étapes de la publication

Dans la chronologie des huit éditions connues, deux périodes se reconnaissent : le groupe des incunables d’abord, qui suit le parcours bien connu allant des Flandres vers Lyon puis remontant vers Paris ; puis, après un intervalle d’environ trois décennies, une reprise, avec une nouvelle édition lyonnaise (éd. 1L’abuzé en court.
Lyon, Jean Lambany, s. d. [c. 1529].
) d’une part et, plus ou moins à la même date, deux éditions Lotrian, puis Lotrian / Janot à Paris. Entre les deux phases, il paraît vraisemblable que d’autres éditions, aujourd’hui perdues, aient assuré le relais ; les témoins parvenus jusqu’à nous confirment d’ailleurs une continuité sans faille tant pour le texte que pour l’iconographie.

Ancien prote de Bernabé Chaussard, Jean Lambany en épousa la veuve fin 1528 ; lui-même mourut fin 1529. L’éd. 1L’abuzé en court.
Lyon, Jean Lambany, s. d. [c. 1529].
, sans date, a ainsi été publiée entre la date du mariage et celle de la mort de Lambany, survenue en 1529. C’est l’édition de L’Abusé en cour la moins illustrée : non seulement le bois de la page de titre est repris après l’explicit, mais quatre gravures seulement interrompent le texte (contre onze dans les autres éds.) : aux f. C3v, E4v, F4r, elles s’adaptent tant bien que mal au contexte, alors qu’au f. D4v un bois manifestement de réemploi est complété par l’indication des noms des personnages (« L’Acteur », « L’Abuzé »).

Éditions non localisées

Deux éditions indiquées dans FVB et USTC doivent sans doute être considérées comme des éditions fantômes :

  • – Lyon, Guillaume Le Roy, [c. 1480]. Mentionnée dans : FVB 45841, USTC 84554. Cette éd. n’apparaît d’ailleurs pas dans ISTC.
  • – s. l., s. d., [1510]. Mentionnée dans : USTC 64075.

Description d’exemplaire

Exemplaire Sevilla, Biblioteca Capitular y Colombina, 4-1-2 (éd. 1L’abuzé en court.
Lyon, Jean Lambany, s. d. [c. 1529].
)

In-4°, goth., sign. A-K, 40 f., texte imprimé sur longues lignes pour les parties en prose, un vers par ligne pour les parties versifiées, 32 lignes par page.

Le titre, imprimé en rouge et noir, comprend une grande gravure sur bois représentant un couple formé d’une dame et d’un chevalier armé tenant une oriflamme.

Unicum. La cote « Sevilla, Colombina, 4-883 », indiquée par USTC, ne correspond pas à un deuxième exemplaire (voir Jean Babelon, La bibliothèque française de Fernand Colomb, Paris, 1913, p. xxxix, p. 3-4, n° 2).

Mentionné dans : Baudrier, X, 48 ; Bechtel G-57 ; FVB, 22656 ; USTC 1004.

[Page de titre]

En rouge et noir (je souligne les parties imprimées en rouge).

Labuze en court || ⍧Icy commence labuze en court qui se complaint || a lacteur du temps perdu quil a faict tout le temps || de sa vie : et lacteur luy donne bon enseignement et || a toutes personnes qui lirõt ce petit liuret nouuel=||lement imprime a Lyon. || [bois] || ⍧ On les vent a Lyon chez Iehan Lambany pres nostre dame de confort.

Le bois gravé sur la page de titre (messager agenouillé remettant une lettre au prince) est reproduit aussi au verso du dernier feuillet, au-dessous du colophon.

[Colophon]

⍧ Si fine Labuze en court nouuellement im=||prime a Lyon par Jehan Lambany demourãt || en rue Mercyere pres nostre Dame de cõfort. || [bois] ||

Au-dessous du bois, note manuscrite de Fernand Colomb : « Este libro costo .14. dineros en mompeller a .7. de Julio de .1535. y el ducado de or ovale .564. dineros ».

Informations sur la fiche

Maria Colombo Timelli

04/11/2011

02/03/2022

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