Type d’ouvrage : roman français sentimental contemporain
Auteur : anonyme
Il existe des éditions en recueil poétique et des éditions indépendantes.
Une édition moderne est disponible. Elle comporte une transcription du texte d’une des éditions imprimées et celle du texte d’un des manuscrits du XVIe siècle :
Cent cinq rondeaux d’amour : un roman dialogué pour l’édification du futur François Ier, éd. Françoise Féry-Hüe, Turnhout, Brepols, 2011. D’après le manuscrit Soissons, BM, 204 et d’après l’édition Paris, Simon du Bois [et Antoine Couteau] pour Galliot du Pré, 1527.
Les Cent-cinq rondeaux n’ont pas l’apparence d’un roman. Ils se présentent comme un recueil poétique amoureux, à l’image de ceux qui paraissent en France à partir de 1500. Ils contiennent cependant une histoire d’amour à fin malheureuse rapportée par les protagonistes eux-mêmes. La discontinuité des pièces en décasyllabes n’empêche en effet pas qu’une trame narrative se tisse au fur et à mesure des prises de parole alternées de L’Homme et de La Dame.
Le roman a dû être composé vers 1510. Il ne comporte pas de titre stable ni de nom d’auteur. Il a circulé dans deux supports, le manuscrit et l’imprimé. La forme primitive de l’œuvre est le manuscrit. Des copies ont été produites à partir d’environ 1510 et jusqu’au début des années 1530. Le roman a été repris sous forme imprimée à partir de 1527 et a été de nombreuses fois réédité jusqu’en 1550. F. Féry-Hüe identifie trois traditions textuelles dans ce second support (Cent cinq rondeaux d’amour…, éd. F. Féry-Hüe, p. 111-151).
L’œuvre a été insérée en 1527 dans une collection poétique à succès, les Rondeaulx en nombre trois cens cinquante, singuliers et à tous propos. Cette édition, produite par Galliot du Pré, a été rééditée de nombreuses fois à
Paris et dans d’autres villes françaises jusqu’en 1550. À Lyon elle a été publiée
à deux reprises par Olivier Arnoullet (éd. 2Rondeaulx Contenens plusieurs menus propos que deux vrays amans ont eu naguieres ensemble,
depuis le commencement de leur amour, jusques à la mort de la dame. Avec plusieurs
aultres adjoustez à la fin, corriger, reveus et convenables audict propos et matiere,
in Les troys cens cinquante Rondeaulx moult Singuliers à tous propos.
Lyon, Olivier Arnoullet, 25 février 1532 (n. s.). et 3Rondeaulx contenens plusieurs menuz propos, que deux vrays amans ont eu nagueres ensemble,
despuis le commencement de leur amour, jusques à la mort de la dame. Avec plusieurs
aultres adjoustez à la fin, corriger, reveus et convenables audict propos et matiere,
in Les troys cens cinquante Rondeaulx moult Singuliers à tous propos.
Lyon, Olivier Arnoullet, 1533.).
Dans cette première filière éditoriale la suite de rondeaux est isolée dans une section autonome et dotée d’un titre propre. Son titre met en avant la forme de l’œuvre et son caractère sentimental et narratif. Un prologue (« Epistre aux lisans amoureux »), assumé par une instance éditoriale anonyme, insiste sur la pureté et l’authenticité de l’amour éprouvé par les personnages. Le nombre de pièces poétiques est quant à lui incomplet : le roman ne contient que cent-trois rondeaux.
Les Cent-cinq rondeaux ont été publiés aussi sous forme indépendante à Paris à partir de 1529. L’initiative
de cette seconde tradition éditoriale revient à Jean Saint-Denis et Julien Hubert. La même année Jean Lambany (éd. 1Rondeaulx nouveaulx jusques au nombre de cent et troys, contenant plusieurs menuz
propos que deux vrays amans ont euz nagueres ensemble, depuis le commencement de leur
amour jusques à la mort de la dame. Avec plusieurs aultres adjoustez à la fin, corrigez,
reveuz et convenables audit propos et matiere.
Lyon, Jean Lambany, s. d. [c. 1529].) les imite à Lyon. Le titre de l’édition indique la présence de cent-trois rondeaux
et d’une dimension narrative dans l’œuvre.
Les frères de Marnef, imprimeurs de Poitiers, ont donné une autre édition indépendante du roman, qui constitue la troisième filière éditoriale. Leur édition, datée de 1535, a été reprise à Lyon et à Paris, même s’il ne reste plus de témoins des éditions respectives de Jean Mousnier et de Nicolas Chrétien. Le titre de l’œuvre, qui apparaît en première page, indique cette fois le nombre de cent-cinq rondeaux mais ne signale pas leur dimension narrative. Cette édition de 1535 reprend, de façon originale, la dédicace de certains des manuscrits.
Il existe trois éditions sans exemplaire attesté, mentionnées encore au XXe siècle dans un catalogue de vente pour la première et la seconde et présente encore au XXe siècle dans une bibliothèque publique pour la troisième :
Pascale Mounier
19/12/2019
19/12/2019
Citer cette noticePascale Mounier, « Cent-cinq rondeaux », in base ELR : éditions lyonnaises de romans du XVIe siècle (1501-1600), Pascale Mounier (dir.), en ligne : https://rhr16-elr.unicaen.fr/fiches/132 [consulté le 21/11/2024]