Type d’ouvrage : roman français d’aventures de type médiéval
Auteur : Adenet le Roi
On peut signaler 8 autres éditions anciennes jusqu’en 1620 :
Le Cheval volant en bois. Édition des deux mises en prose du « Cleomadès » d’après le manuscrit Paris, BnF fr. 12561 et l’imprimé de Guillaume Leroy (Lyon, ca 1480), éd. F. Maillet et R. Trachsler, Paris, Classiques Garnier, "Textes littéraires du Moyen Âge" 14, 2010.
Les Œuvres d’Adenet le Roi, t. 5 : Cleomadès [repr. de l’éd. de Bruxelles, Presses universitaires de Bruxelles / Paris, Presses universitaires de France, 1971], éd. Albert Henry, Genève, Slatkine Reprints, 1996, 2 vol.
La version imprimée reproduit la version courte et anonyme de la mise en prose effectuée d’après le roman courtois en vers d’Adenet, et publiée à partir de 1480 environ. Hormis la similarité des traits dialectaux, elle ne présente pas de rapport direct avec la version longue, attribuée à Philippe Camus et conservée dans le manuscrit unique BnF fr. 12561.
Les éditions de Didier Thomas et de Jean de Vingle reproduisent le texte de Clamadès, resté presque inchangé depuis la première édition (ca 1480) due à Guillaume Leroy, un autre imprimeur lyonnais. Jean de Vingle II est le fils cadet du célèbre imprimeur du même nom, dit aussi Jean d’Abbeville. À la mort de celui-ci en 1513, Jean II et Pierre, son frère aîné, entrèrent chez Claude Nourry. Si l’activité de Pierre en tant qu’imprimeur nous est mieux connue, il semble bien que Jean, d’abord signalé comme fondeur et graveur, suivit également la carrière de son père. Voir H. Baudrier, Bibliographie lyonnaise : Recherches sur les imprimeurs, libraires, relieurs et fondeurs de lettres de Lyon au XVIe siècle [repr. de l’éd. de Lyon, L. Brun, 1921], Genève, Slatkine Reprints, 1999, t. 12, p. 192 sqq. ; Le berceau du livre : autour des incunables. Études et essais offerts au professeur Pierre Aquilon par ses élèves, ses collègues et ses amis, dir. F. BARBIER, Bordeaux, Société des bibliophiles de Guyenne/Genève, Droz, 2004 (Revue française d’histoire du livre: Nouvelle série 118-121), p. 259, n°154 ; E. DROZ, « Pierre de Vingle, l’imprimeur de Farel », Aspects de la propagande religieuse, Genève, Droz, 1957, p. 38, note 3 ; H. THOMAS, Juan de Vingles (Jean de Vingle), a sixteenth-Century Book Illustrator, tiré à part de The Library, septembre 1937, p. 121-156.
Didier Thomas est un imprimeur désigné sous ce titre dès 1493 dans les registres de la ville de Lyon mais dont l’activité n’est attestée qu’à partir de 1502, avec la présente édition du Clamadès. Ayant peut-être pris la suite de Jean de La Fontaine, il exerce son rôle d’imprimeur avec discrétion jusqu’en 1515.
Deux éditions du XVIe siècle demeurent sans exemplaire repéré :
Petit in-4°, III + 24 ff. sign. a4-f4 + III.
Mentionné dans : H. Baudrier, t. XII, p. 26 ; A. Claudin, Histoire de l’imprimerie…, p. 350-353 ; S. Von Gültlingen, vol. 2, p. 39, n° 1 ; É. Picot, Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. le Baron James de Rothschild, Paris, D. Morgand, 1893, vol. 3, n° 2625.
Gothique bâtarde, à longues lignes, à raison de 30 lignes à la page pleine.
Lettrines hautes de 4 ou 5 lignes (celle du titre s’étend au-delà de la zone de texte), à motif floral. Figure sur bois (couple à cheval, f. air° et reprise au f. fiiv°).
Cinq pièces lyriques distinguées à chaque fois du corps du texte par un titre en retrait. Le texte suit un découpage en chapitres.
(L3+)E livre de clamades filz du roy deſpai- | gne & de la belle cleremonde fille du roy cornuant. | figure sur bois (couple à cheval)
(E4)N eſpaigne avoit une damoiſelle laquelle | print hors du royaulme a mary le filz du | roy de sardaigne […].
Cy finiſt lyſtoire du noble clamades et de la | belle cleremonde. Imprime alion par maiſtre / Didier thomas Lan Mil CCCCC & deux. | Le troizieſme iour de May.
Outre les habituelles divergences typographiques (diplologies, bloquages et autres rares coquilles) et orthographiques, il convient de signaler quelques leçons dignes d’intérêt. Variantes remarquables de l’édition de Thomas (Bnf, Rotschild 2625) par rapport à l’édition princeps (BnF, Rés-Y2-151) :
aiiv° : pource que le roy marchaditas ne sçavoit riens de la tromperie du roy cropart ; aiiir° : le retour du cheval ; f. aivv° : leopatris filz du roy de barcobe ; biir° : il povoit pourchasse ; biiiv° : car je suis promise de par mon pere a cleopatris filz du roy barcabe […] celluy cleopatris [et passim]. ; bivr° : lequel veulx sil plaist a vostre seigneur espouser ; ciiv° nous verrons ja ; bivr° : peu en challoit au roy croppart de chose que la belle cleremonde luy imposast et dist ; div° : desavouay ; diir° folle et demoniacle ; eiir° : consententes du cas ; eiir° bataille pour moy ; fir° plus de deux moys voy-[fiv°]-re plus de quinze sepmaines ; fiv° : peine. Et luy dist qu’il l’emmeneroit cleremonde et que voulentiers l’emmeneroit mais a moy n’est possible que trois peussent estre sur le cheval. Clamades luy dist qu’il allast anoncer au roy cornuant comment clamades avoit trouvee cleremonde et luy pria qu’il dist au trois pucelles que en brief temps il l’espouseroit. Pichonnet luy promist de ce faire non pourtant que bien courroucé estoit qu’il ne s’en povoit aller avec luy. Clamades luy requist qu’il luy pleust le mener jusques en la chambre ou estoit cleremonde affin que plus certainement certifiast au roy ; fivr° : il retint pour luy … lequel filz fut roy d’espaigne apres le deces de son pere clamades et fut tresvaillant et sage et bien aprins en armes. La fille fut treshaultement et richement mariee. Le noble clamades et la belle cleremonde trespasserent tous deux en ung an desquels…
L’édition du Clamadès par Jean de Vingle apparaît en onzième position d’un recueil factice composé de douze pièces toutes imprimées à Lyon, certaines par notre imprimeur. La reliure est du XVIIIe siècle, à cinq nerfs, dos orné.
Jean-François de Ponnat : blason avec trois têtes de paon au contreplat et mention manuscrite sur la première pièce : « des livres de François de Ponnat. Inscrit au catalogue. » [Fig. 1]
Marquis de Méjanes : note manuscrite de sa main en page de garde : « ce recueil renferme treize pieces toutes imprimées à lyon en gothique. La plupart sont en vers il y a un roman d’amour intitule Lucresse et un roman de chevalerie Clamades et la belle clermonde ; Ce recueil est assez precieux, ayant des petites pieces de vers quil est bien difficile de rassembler. » [Fig. 2] Concernant le nombre de pièces, on peut être induit en erreur par la pièce 7 où sont imprimés deux textes à la suite : un comptage rapide peut laisser croire à l’existence de deux publications alors qu’il s’agit de la même. Le catalogue en ligne indique pour certaines pièces une provenance lyonnaise sur la foi de cette note manuscrite.
Il s’agit d’un in-8°, distribué en 6 cahiers de 8 feuillets chacun formant un total de 48 feuillets signés A-F8 (Fvii et Fviii blancs). Le format in-16° indiqué dans la notice du catalogue numérisé de la Bibliothèque Méjanes correspond à celui de la pièce 10, L’ystoire des deux vrais amans.
Le texte en gothique bâtarde est imprimé à longues lignes, à raison de 21 lignes à la page pleine.
Des initiales ornées de style fleuri, hautes de quatre à cinq lignes, marquent le début de chaque paragraphe. Six figures sur bois illustrent les aventures de Clamadès :
Jean de Vingle père utilisait déjà ces lettres à motif floral. Voir A. CLAUDIN, Histoire de l’imprimerie en France au XVe et au XVIe siècle, Paris, Imprimerie nationale, 1914, t. IV, p. 221-244.
Cinq pièces lyriques distinguées à chaque fois du corps du texte par un titre en retrait (f. Bviiiv°, Cir°, Ciiv°). À partir du feuillet Eiir°, le texte suit un découpage en chapitres, introduits soit par une illustration accompagnée d’un titre, soit par un titre seul.
(L3)E liure de clama-|des filz du roy deſ-|paigne & de la bel-|le cleremōde fille du roy | cornuant. | figure sur bois.
(E5)N eſpaigne auoit une damoi-|ſelle laſlleſprit hors du royaul-|me a mary le filz du roy de ſar-|daigne [...].
Cy finiſt lhyſtoire du noble clamades et de la belle cleremōde. Imprime a Lyō | par maiſtre Jehan de Vingle. La | mil cinq cens et ſeize. Le dix-|huitieſme iour du moys | Doctobre.
Outre les habituelles divergences typographiques (diplologies, bloquages et autres rares coquilles) et orthographiques, il convient de signaler quelques leçons dignes d’intérêt. Variantes remarquables de l’édition de Vingle (Aix-en-Provence, Bibliothèque Méjanes) par rapport à l’édition princeps (BnF, Rés-Y2-151) :
Aiiiir° : f. du conseil e. ; Aiiiiv° : pource que le roy marchaditas ne sçavoit riens de la tromperie ; Avr° : le retour du cheval ; Biiir° : en son pays il povoit pourchasser ; Bviv° : lequel veulx s’il plaist a nostre seigneur espouser ; Ciiv° : n. verrons j. ; Cvir° : n. salterne e. ; Dir° : l. desauouay p. ; Div° : faire la folle et demoniacle ; Diiiir° : r. si plait a dieu ; Dviiiv° : consentans du cas ; Eir° : veult faire la bataille pour moy ; Eviv° : se ne fust qu’elle avoit perdu le sens, et estoit comme demoniacle ; Eviiiv° : d. quinze s. ; Fiv° : voulentiers l’emmeneroit, mais a moy n’est possible que trois pussent estre sur le cheval.
Fanny Maillet
04/11/2011
08/06/2016
Citer cette noticeFanny Maillet, « Clamadès », in base ELR : éditions lyonnaises de romans du XVIe siècle (1501-1600), Pascale Mounier (dir.), en ligne : https://rhr16-elr.unicaen.fr/fiches/73 [consulté le 21/11/2024]