[Flores y Blancaflor] Floire et Blancheflor

Type d’ouvrage : roman d’aventures récent traduit

Auteur : anonyme

Bibliographie

Éditions anciennes

Éditions lyonnaises

1. Benoît Rigaud, 1596L’Histoire amoureuse de Flores et Blanchefleur s’amye. Avec la Complainte que fait un amant contre Amour et sa Dame. Le tout mis d’Espagnol en Françoys. Lyon, Benoît Rigaud, 1596.
Traducteur : Vincent, Jacques.
Exemplaires :
- Bibliothèque Municipale de Besançon, 244785
- Houghton Library de Cambridge, 27283.20.7*.

Autres éditions anciennes

Pour la période de 1500 jusqu’en 1606, on peut signaler 4 autres éditions françaises :

  • L’Histoire amoureuse de Flores et Blanchefleur s’amye. Avec la Complainte que fait un amant contre Amour et sa Dame. Le tout mis d’Espagnol en Françoys par maistre Jacques Vincent du Crest Arnauld en Daulphiné. Paris, M. Fezandat, 1554. Exemplaires : Paris, Bnf, Rés. pZ.357(1) ; Charlottesville, University of Virginia Library, Gordon 1554.H57 (consultable en ligne).
  • L’Histoire amoureuse de Flores et Blanchefleur s’amye. Avec la complainte que fait un amant contre Amour et sa dame. Le tout mis d’Espagnol en Françoys par maître Jacques Vincent du Crest Arnauld en Daulphiné. Antwerp, J. Waesberghe, 1561. Exemplaires : BL.12403.aaa ; Barcelona, Biblioteca de Catalunya, Bon.8-II15.Enq (consultable en ligne).
  • L’Histoire amoureuse de Flores et Blanchefleur s’amye. Avec la complainte que fait un amant contre Amour et sa dame. Le tout mis d’Espagnol en Françoys par maître Jacques Vincent du Crest Arnauld en Daulphiné. Rouen, Raphaël du Petit-Val, 1597. Exemplaires : Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, 8 BL 29602 ; BL. 17667.
  • [L’Histoire amoureuse de Flores et Blanchefleur s’amye. Avec la complainte que fait un amant contre Amour et sa dame. Le tout mis d’Espagnol en Françoys par maître Jacques Vincent du Crest Arnauld en Daulphiné. Rouen, Raphaël du Petit-Val, 1606]. Exemplaire : Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, 8 BL 20118.

Éditions du texte source

Quelques éditions anciennes de La Historia de los dos enamorados Flores y Blancaflor

Anonyme, La Historia de los dos enamorados Flores y Blancaflor, rey y reyna de España y emperadores de Roma. Nuevamente imprimido en la noble universidad de Alcala de Henares, Arnao Guillem de Brocar, 1512.

Éditions postérieures : s. l., s. n., s. d., [1520] ; s. l., s. n ., s. d., [1530] ; Sevilla, Cromberger, s. d. [1530] ; Sevilla, Cromberger, s. d. ; Burgos, F. de Junta, 1562 ; Burgos, F. de Junta, 1564 ; Alcala de Henares, J. Gracián, 1604 ; Sevilla, J. Cabezas, 1676 ; Sevilla, L. Martín Hermosilla, 1691 ; s. l., s. n., s. d., [1700].

Édition moderne de La Historia de los dos enamorados Flores y Blancaflor

La historia de los dos enamorados Flores y Blancaflor, éd. Adolfo Bonilla y San Martin, Madrid, Ruiz Hermanos, 1916.

Études et articles

  • BURG, Gaëlle, « La version française imprimée de Floire et Blancheflor à la Renaissance : ‘nouveau roman’ ou récit sentimental ? », Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes, à paraître en 2018.
  • GRIEVE, Patricia E., « Floire and Blancheflor » and the European romance, Cambridge, Cambridge University Press, 1997.
  • LOSADA GOYA, José, Manuel, Bibliographie critique de la littérature espagnole en France au XVIIe siècle, Genève, Droz, 1999, p. 56.
  • MONTORSI, Francesco, L’Apport des traductions de l’italien dans la dynamique du récit de chevalerie (1490-1550), Paris, Classiques Garnier, 2015, p. 240-245 (sur Jacques Vincent).
  • REYNIER, Gustave, Le Roman sentimental avant l’Astrée, Genève, Slatkine, 1969, p. 92-93.

Présentation

Histoire éditoriale

Texte source

L’Histoire amoureuse de Flores et Blanchefleur imprimée à Paris en 1554 et Rouen en 1561 et reprise à Lyon par Benoît Rigaud en 1596 est la traduction d’un texte espagnol anonyme, imprimé à Alcala de Henares par Arnao Guillem de Brocar en 1512 (et peut-être déjà avant, dès la fin du XVe siècle), qui constitue, selon G. Reynier (Le Roman sentimental avant l’Astrée, p. 92), « une adaptation très réduite de notre Floire et Blanchefleur ». Michel Fézandat, à qui l’on doit la première édition, fait donc repasser en France le « vieux roman », réduit par l’adaptation espagnole. Il y ajoute la traduction du roman de Juan de Segura (Queja y aviso contra Amor), lui-même imprimé, dans sa version d’origine, à la suite d’un autre texte (Processo de cartas de amores que entre dos amantes pasaron) et donné comme tiré du grec, mise en scène éditoriale permettant de recommander l’ouvrage aux lecteurs.

Traducteur

Le nom de Jacques Vincent est mentionné sur la page de titre, privilège réservé aux traducteurs à partir des années 1540 (voir Luce Guillerm, « L’auteur, les modèles, et le pouvoir ou la topique de la traduction au XVIe siècle en France », Revue des Sciences Humaines, 180, 1980-4, p. 5-31). Il s’agit d’un traducteur renommé qui avait l’habitude de travailler avec les éditeurs de son temps. On le retrouve à la fois pour des traductions latines, italiennes et espagnoles (Palmerin d’Angleterre, Roland amoureux de Boïardo, Oraison de maître Patrice Cocburne, Ecossois, traitant de l’utilité et excellence du Verbe divin, Pyrotechnie de Vanoccio Bringuccio, etc.). On le sait dauphinois, originaire de la ville de Crest-Arnaud ; il fut aumônier du comte d’Enghien et secrétaire de l’évêque du Puy en Velay.

Éditions non localisées

Parmi les éditions non localisées, perdues ou fantômes, signalons d’abord une édition de Benoît Rigaud qui daterait de 1570. Elle est citée par Brunet, qui transcrit un extrait du colophon : « à la fin : imprimé par Fr. Durelle », preuve d’une collaboration entre les deux imprimeurs.Une seconde édition, également attribuée à Benoît Rigaud, est mentionnée chez La Croix du Maine (1584, p. 197) et du Verdier. Celle-ci serait postérieure à la première et daterait de 1571 : « Il [Jacques Vincent] a traduit d’Espagnol en Francois l’Histoire amoureuse de Dom Flore et Blanchefleur, son amie, avec la complainte que fait un Amant contre l’Amour et sa Dame, imprimée à Lyon par Benoit Rigault ; l’an 1571 ».

Éléments du paratexte : saisie personnelle

Exemplaire Bibliothèque Municipale de Besançon, 244785 (éd. 1L’Histoire amoureuse de Flores et Blanchefleur s’amye. Avec la Complainte que fait un amant contre Amour et sa Dame. Le tout mis d’Espagnol en Françoys.
Lyon, Benoît Rigaud, 1596.
)

Outre l’épître dédicatoire transcrite ci-dessous, le paratexte liminaire contient une « Ode à Maistre Jacques Vincent sur l’augmentation de notre langue Françoise par Pierre Tredehan d’Angers » [p. 7-17] suivie d’un sonnet de Pierre Tredehan sur la devise de René de Sanzay [p. 18].

A tresnoble et vertueux seigneur, René de Sanzay, Seigneur Sainct Marsault. Jacques Vincent desire accroissement d’honneur et felicité perpetuelle. [p. 3-6]

Zenocrates le sage Philosophe, tant fort renommé, asseure qu’en vraye amitié consiste bien et mal : comme ayant ensemble affinité. Or ayant cognoissance, vertueux Seigneur, qu’avez esté participant de choses plaisantes : et desquelles l’esprit humain peult recevoir contentement : j’ay bien voulu travailler mon esprit quelque espace de temps, pour traduire l’Histoire amoureuse de Flores, Prince d’Espagne, et de s’amie Blanchefleur. Puis l’ayant achevée, pensant au sçavoir, qui vous faict compagnie, assuré de vostre fermeté, ay prins desir, mettre en François la Complainte que faict Luzindaro, Prince d’Æthiopie contre le trompeur Cupidon, et une Dame. La perte de laquelle, ne luy fut moins fascheuse, que vous a esté le regret, lors qu’esloignates celle en qui gisoit vostre felicité. Je vous prie penser qu’en semblables affaires, celuy se peult reputer heureux, qui est exempt de passion et langueur : ce que je treuve impossible : car ce cruel Dieu des Amans, qui s’est autrefois bandé contre la Deesse Venus sa mere, est en coustume payer en semblable monnoye, ceux qui volontairement prennent plaisir obeir à ses loix. Lesquelles n’ayant en contemnement et mespris, j’ay mis en lumiere ce que vous presente. Et si aucun s’avance, et prent la hardiesse me desestimer pour m’estre amusé sur ceste histoire fabuleuse : je feray mon rampart de l’art d’aimer, escrit par Ovide, et des confabulations amoureuses, composées par Senecque : et pensant en eux, douray allegement à mon esprit. Car encore qu’ilz fussent sages, ingenieux, et subtilz : si n’avoyent ilz la jouissance d’un plus grand privilege que moy. Je croy bien que les trop curieux, ne faudront me declarer amy de fiction. Mais moy je leur respondray, que soubz le sens moral d’icelle, on peult recueillir quelque fruict. Vous avertissant, que le discours de ces deux Amants, nous faict cognoistre avec quelle obligation, ceux qui aspirent donner fin à leur peine, doivent estre constans, et user de vertu : laquelle rend immortel à la posterité, celuy qui s’estudie la suivre. Comme j’ay entendu qu’avez faict, par Maistre Pierre Tredehan d’Angers, mon familier amy, l’heureux commencement duquel, promet quelque chose de bon à ceux de la terre, où il s’est nourry, comme ils pourront voir de brief, par quelque oeuvre Poëtique, qu’il veult mettre en lumiere : attendant lequel, je vous prie vouloir poursuivre la faveur de vostre gloire, sans faire cas du travail qu’avez par cy devant souffert. Et par mesme moyen, continuer vostre amitié envers celuy, qui a perpetuité vous veult demourer treshumble serviteur.

Informations sur la fiche

Gaëlle Burg

04/11/2011

21/04/2018

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