Type d’ouvrage : roman sentimental récent traduit
Auteur : Piccolomini, Enea Silvio
On peut signaler 4 autres éditions anciennes des débuts de l’imprimerie jusqu’en 1600 :
Il existe par ailleurs un remaniement anonyme du récit effectué à Paris d’après la traduction de Faure, trois fois réédité jusqu’en 1600 :
Il n’y a pas d’édition moderne de l’adaptation française de Faure.
Eurial et Lucrèce est l’adaptation en français d’un récit sentimental composé en latin par Enea Silvio Piccolomini en 1444. L’histoire fictive des amours adultères d’un chevalier de Franconie et d’une Siennoise, à fin tragique, a été massivement diffusée en manuscrit et en imprimé. On recense plus de trente manuscrits et au moins quarante imprimés édités avant 1500 dans toute l’Europe, principalement en Autriche, en Allemagne, en Suisse, en Italie et en France. De nombreuses traductions et adaptations ont vu le jour aux XVe et XVIe siècles (voir Bibliographie : Máté, 2009, p. 18-19). En France deux adaptations ont été produites avant 1500 et plusieurs autres ensuite, dont Les Amours d’Eurialus et Lucrèce.
La version procurée par Antitus Faure, qui indique son nom dans le titre-incipit ou faux-titre (« maistre Antithus ») et dans le huitain acrostiche de l’épilogue (« Anthitus »), a pu être diffusée en manuscrits avant de l’être sous forme imprimée.
Comme l’adaptation d’Octavien de Saint-Gelais, parue presque en même temps, elle fait le choix de transposer en vers l’œuvre italienne en prose. Elle se présente plus exactement comme un prosimètre. Elle convertit aussi la nouvelle en roman.
Cette adaptation a rencontré un vif succès. Elle a été lancée à Lyon et reprise jusqu’à la fin des années 1530 dans la ville. Grâce à une étude des éditions parues à Lyon jusqu’en 1540 de W. Kemp (« Des deux amans de Piccolomini… »), on connaît l’imprimeur de l’editio princeps, parue sans lieu ni date, ainsi que celui des éditions suivantes sans nom d’imprimeur.
Les deux premières éditions sont à attribuer à Jean de Vingle et la troisième à Martin
Havard ; elles datent des années 1490. La première édition lyonnaise postérieure à
1500 est sortie aussi de l’atelier de Jean de Vingle (éd. 1L’ystoire des deux vrais amans eurial et la belle lucresse.
Lyon, Jean de Vingle, 20 juin 1515.), qu’elle ait été publiée par l’imprimeur lui-même ou par l’un de ses héritiers.
Les deux suivantes ont été procurées par les soins respectifs d’Olivier Arnoullet (éd. 2L’histoire des deulx vrays amans eurial et la belle lucresse.
Lyon, Olivier Arnoullet, s. d. [c. 1526-1528 ?].) et de Denis de Harsy (éd. 3L’Hystoire delectable et recreative de deux parfaictz amans, estans en la cité de
Sene.
S. l. [Lyon], s. n. [Denis de Harsy], 1537.). L’édition de Harsy (éd. 3L’Hystoire delectable et recreative de deux parfaictz amans, estans en la cité de
Sene.
S. l. [Lyon], s. n. [Denis de Harsy], 1537.), identifiable par la présence de la marque d’Orion, correspond à la même version
du texte, quoiqu’elle porte un titre différent de celui des précédentes et qu’elle
use pour la première fois des caractères romains ; il ne s’agit pas d’une autre adaptation,
comme le pense G. Reynier (Le Roman sentimental avant l’Astrée, p. 29). Vu que ces éditions, ainsi que les deux éditions publiées à Paris par Michel
Le Noir, sont conservées dans un seul exemplaire, il est possible que d’autres imprimés
aient existé.
Signalons la reprise partielle de l’adaptation de Faure dans une édition réalisée à Paris par Nicolas Chrétien pour Madeleine Boursette dans les années 1550, rééditée plusieurs fois. Celle-ci a paru dans en recueil avec une édition des Angoisses et remedes d’amour de Jean Bouchet (voir Bibliographie : D. Maira, 2007, p. 236-238). L’adaptation de Faure se voit reprise dans son début seulement mais se trouve aussi augmentée d’une « Complainte […] sur la description des deux amans, Eurialus et Lucresse », où Piccolomini évoque De duobus amantibus.
Parmi les éditions des XVe et XVIe siècles, on repère une édition sans exemplaire attesté, présente toutefois dans un catalogue de vente du XIXe siècle :
L’ystoire des deux vrays amans eurial et lucresse. [Lyon], [Jean de Vingle ?], [c. 1494-1495 ?]. Mentionnée dans : ISTC ip00686290, GW M3355210, USTC 95181, BEL 15-16 17066.
Pascale Mounier
04/11/2011
30/08/2019
Citer cette noticePascale Mounier, « [De duobus amantibus] Eurial et Lucrèce », in base ELR : éditions lyonnaises de romans du XVIe siècle (1501-1600), Pascale Mounier (dir.), en ligne : https://rhr16-elr.unicaen.fr/fiches/27 [consulté le 21/11/2024]