Type d’ouvrage : roman français d’aventures de type médiéval
Auteur : anonyme
On peut signaler 10 autres éditions anciennes de la première impression jusqu’au début du XVIIe siècle :
Florent et Lyon Wilhelm Salzmann : Kaiser Octavianus, éd. Herausgegeben von Xenja von Ertzdorff und Ulrich Seelbach, Unter Mitarbeit von Christina Wolf, Amsterdam-Atlanta, Rodopi, 1993. Basé sur l’éd. de Martin Havard de 1500, reprod. de l’ensemble des bois gravés et bibliogr. des éd. anciennes.
La chanson de geste d’Octavian (5371 octosyllabes à rimes plates) de la fin du XIIIe siècle, remaniée et amplifiée sous le titre de Florent et Octavien (d’environ 18500 alexandrins en laisses monorimes) au milieu du XIVe siècle, appartenant au cycle consacré au roi Dagobert, est à l’origine du remaniement en prose bourguignon du XVe siècle, exécuté en 1454 pour Jean de Créquy, qui raconte les aventures et les gestes de Florent et Othovien, le chevalier au Lyon, fils jumeaux de l’Empereur de Rome, enlévés et séparés à la naissance. Le remaniement intègre au récit une version du roman de Florence de Rome. Mais c’est une mise en prose d’Octavian, texte plus ancien et plus bref, qui passe à l’imprimé à Lyon sous le titre de Lyon et Florent. L’imprimé est le seul témoin de cette mise en prose.
La première édition connue (éd. 1Lyon et Florent.
Lyon, Martin Havard, 22 octobre 1500.) de Florent et Lyon est celle que Martin Havard imprime à Lyon sous le titre de Lyon et Florent le 23 octobre 1500. Le seul exemplaire connu, provenant de la bibliothèque ducale
de Gotha, est conservé à la Bibliothèque Municipale de Lyon et a fait l’objet d’une
description détaillée par Claude Dalbanne en 1931. L’inversion de l’ordre traditionnel
du nom des deux protagonistes, rétabli au colophon, pourrait dépendre, comme le suggère
Dalbanne, de l’intention d’attirer l’attention de la clientèle locale (Dalbanne, p.
15). Il correspond, en tout cas, à l’ordre de leur présentation dans la gravure de
la page de titre où Lyon est à gauche et Florent à droite. L’édition est ornée de
plusieurs bois qui semblent être executés spécialement pour le roman. L’examen des bois, dont les
fêlures d’encadrement témoignent d’un usage antérieur, permet à Dalbanne d’avancer
l’hypothèse de l’existence d’une édition précédente celle d’Havard.
Olivier Arnoullet réédite le roman en 1526 (éd. 2Florent et Lyon.
Lyon, Olivier Arnoullet, 30 mai 1526.) et en 1532 (éd. 3Florent et Lyon.
Lyon, Olivier Arnoullet, 7 mai 1532.), en reprenant une partie des bois de l’édition de Havard, dont celui de la page
de titre. Arnoullet reproduit le même texte, mais il modifie la chapitration en introduisant
cinq nouveaux chapitres, qui passent de 44 à 49. L’édition de 1532, qui nous est parvenue
dans un exemplaire acheté par Fernand Colomb à Montpellier le 27 juin 1535, reproduit
la même mise en page de l’édition de 1526, en respectant jusqu’aux passages à la ligne.
Mais il ne s’agit pas d’une nouvelle émission de la même édition, car le texte présente
des variantes graphiques qui interviennent sur les unités lexicales (par exemple,
dagobert devient Dagobert, f. A1v° ; babilonne devient babillonne, f. H2rv°) ou sur les passages à la ligne pour ajouter ou supprimer de signes de
ponctuation ou les doubles traits obliques (voir, par exemple, ff. H2r°-v°, où l’on
trouve aussi deux « S » majuscules d’un type différent). On remarque encore la substitution
de la plupart des lettrines. Un bois, à l’envers dans l’édition de 1526, est ici reproduit
correctement (f. B2v°).
Mais entre les éditions lyonnaises de Martin Havard et d’Olivier Arnoullet, il y a certainement eu une édition parisienne sortie de l’atelier des Trepperel avant 1522, aujourd’hui perdue, imprimée par la Veuve Jean Trepperel et Jean Janot, seuls ou associés (entre 1512 et jusqu’en 1519). Son existence est témoignée par l’inventaire après décès du libraire imprimeur Jean Janot rédigé le 21 février 1522 (voir Runnalls, 228). Déjà Dalbanne remarquait, à raison, que l’édition parisienne attribuée à Alain Lotrian ne pouvait pas être, comme on l’a considérée pendant longtemps, l’édition originale, à cause des brisures du filet supérieur de l’encadrement le bois du titre qui impliquent un tirage précédent (Dalbanne, p. 14). Il faut préciser cependant que la gravure, qui représente Florent et Lyon, est un réemploi du bois figurant au titre de l’édition d’Olivier de Castille de Jean Trepperel de 1504.
C’est dans le même atelier «en la rue Neufve nostre Dame à l’enseigne de l’escu de France » que le roman est imprimé par la suite à deux reprises. L’exemplaire ayant appartenu à Ambroise Firmin Didot et au Baron Léopolde Double, figurant au Bulletin mensuel de la Librairie Damascène Morgand (n. 50, avril 1900, n. 38638, où l’on trouve sa description et une reproduction de la page de titre) et au Catalogue H. P. Kraus (n. 98, 1961 (1970), 22) pour être enfin mis en vente chez Christie’s (Sale 6905, Lot 133, 2 juin 2004, avec description de l’exemplaire et reproduction de la page de titre), est attribué à Alain Lotrian par le Bulletin Morgand, le Catalogue Firmin-Didot et le Catalogue Double, qui le datent respectivement vers 1535, vers 1532-1540 et vers 1532. Le Supplément du Manuel de Brunet revient sur son attribution à Lotrian (vers 1540) (Suppl., I, 506), pour en attribuer l’impression à Nicolas Chrestien pour Lotrian (Suppl., II, 1025). À sa suite, le Catalogue Christie’s attribue l’impression à Nicolas Chrestien pour Jean Bonfons. Mais l’adresse permet d’exclure l’attribution à Nicolas Chrestien ou à Jean Bonfons. Or, dans le Catalogue Christie’s nous trouvons la mention du type de caractère B80 de l’imprimé qui confirme en revanche son attribution à Alain Lotrian. Un deuxième exemplaire est cité dans le Supplément du Manuel de Brunet. Sa description du titre et du colophon renvoie à une édition différente, sans doute toujours de Lotrian.
Quant aux éditions de Nicolas Bonfons et à leurs exemplaires, les signes d’usure des bois et des lettrines permettent de situer l’édition imprimée « pour » Nicolas Bonfons (Bnf, Rés-Y2-667) avant celle imprimé « par » Bonfons (Bnf, Rés-Y2-583 ; Chantilly, IV.E.32). Recomposée à l’identique, la réédition reprend, la plupart du temps, les mêmes bois et les mêmes lettrines aux mêmes emplacements. Mais l’existence de variantes revèle un travail de revision linguistique minimale et diffuse : pour des retouches, voir, par exemple, « cuyda » qui devient « cuida » (f. A3v°), « Si dit le comte » et « Adonc » qui deviennent « Or dit le comte » et « Donc » (f. B2r°), « Atant » qui devient « Donc » (f. K3v°). Les catalogues ne fournissent pas assez de renseignements pour attribuer à l’une des éditions les exemplaires cités dans les catalogues La Vallière (1783, 4093) et Yemeniz (1867, 2344 ; Brunet, Manuel, Suppl., I, 506).
Un bref prologue, non titré, après avoir présenté les protagonistes de l’histoire, rappelle que le livre, traduit à Paris du latin en français et extrait des chroniques des Rois de France, a été mis en prose parce que « l’ystoire est moult belle et plaisante, et que plusieurs gens preignent plus grant plaisir à lyre romans en prose que en ryme » (éd. Havard, f. a2 ; reproduit dans l’édition de X. von Ertzdorff et U. Seelbach, p. 8). Dans les éditions parisiennes de Nicolas Bonfons figure une version abrégée du prologue d’où sont absentes les références au lieu de la traduction (Paris), au sujet des chroniques (des Rois de France), ainsi que la valorisation de l’histoire (« moult belle et plaisante »). Il reste, comme motivation, l’argument que « plusieurs se delectent a lire en prose » (voir éds. Nicolas Bonfons, f. A2r°).
Parmi les éditions non localisées, sans exemplaire attesté, on trouve :
In-4°, goth., sign. a-i6 k4, 58 ff., 31 longues lignes par page, ill.
Le titre, imprimé en noir, comprend une grande gravure sur bois représentant Lyon, à gauche, avec un lion à ses pieds, et Florent, à droite, avec un singe à ses pieds. La gravure est répétée au verso de la page de titre.
Mentionné dans : Cl. Dalbanne, « Typographie lyonnaise au XVe siècle », cit., p. 13-44 ; G. Parguez, Catalogues Régionaux des Incunables des Bibliothèques Publiques de France, XI, 670 ; Florent et Lyon Wilhelm Salzmann : Kaiser Octavianus, edit. X. von Ertzdorff und U. Seelbach, Amsterdam-Atlanta, Rodopi, 1993 ; Bechtel F-137 ; ISTC il00416500 ; USTC 201989.
Lyon. et florent. // [gravure].
Cy finist listoire des deux vaillans et // preux cheualiers Florent et Lyon, filz de // Octouien empereur de ro[m]me, Imprime // a lyon par Martin hauard lan mille cinq // cens, le .xxiij. de octobre.
In-4°, goth., sign. A-H4, 32 ff. non numérotés, 41 longues lignes par page, ill.
Empreinte : ete- tent t.i- seEt C 1526R
Le titre, imprimé en noir, comprend la même grande gravure sur bois représentant Florent et Lyon du titre de l’édition de Martin Havard de 1500.
Mentionné dans : Baudrier, X, 55; Cl. Dalbanne, « Typographie lyonnaise au XVe siècle », cit., p. 13-44 ; Gültlingen, III, 207; Bechtel F-138 ; FVB, 19966 ; USTC 72947.
Florent et Lyon. // [gravure].
Cy finist lhystoire des deux vaillans et preux cheuallers [sic] Florent // et Lyon, filz de Octovie[n] empereur de ro[m]me. Imprime a Lyon par // Oliuier Arnoullet demourant pres de nostre dame de confort. Lan // Mil.CCCCC.et.xxvj. et le penultiesme de May.
In-4°, goth., sign. A-H4, 32 ff. non numérotés, 41 longues lignes par page, ill.
Le titre, imprimé en noir, comprend la même grande gravure sur bois représentant Florent et Lyon qui figure au titre de l’édition de Martin Havard de 1500 et de l’édition d’Olivier Arnoullet de 1526.
Mentionné dans : Arbolì y Faraudo, III, pp. 332-334 ; Babelon 68 ; Cl. Dalbanne, « Typographie lyonnaise au XVe siècle », cit., p. 13-44 ; Antonio Segura Morera y Pilar Vallejo Orellana, Catálogo de los impresos del siglo XVI de la Biblioteca Colombina de Sevilla, Sevilla, vol. 2, C-F, 2002 ; FVB, 19967 ; USTC, 53694.
Florent et Lyon. // [gravure].
Cy finist lhystoire des deux vailla[n]s et preux cheualiers Florent // et Lyon filz de Octovie[n] empereur de ro[m]me. Imprime a Lyon par // Oliuier Arnoullet demourant pres de nostre dame confort. Lan // mil.CCCCC.et.xxxij. et le septiesme de May.
In-4°, goth., caractère B80, sign. A8 B-H4 I6, 42 ff. non numérotés, 39 lignes par page à deux colonnes, ill.
Exemplaire appartenant sans doute à une collection privée. Sa localisation actuelle est inconnue.
Mentionné dans : Bibliothèque des romans, II, 223 ; II, 223 ; Brunet, Suppl., I, 506 ; II, 1025 ; Cat. Solar, 1860, 1889 ; Cat. Firmin-Didot, 1878, 607 ; Cat. Double, 1890, 117 ;Bull. Morgand, 38638 ; Woledge, 56 ; Cat. Kraus, 98, 1961 (1970), 22 ; Cat. Christie’s, Sale 6905, Lot 133, 2 juin 2004 ; Bechtel F-139.
Le titre, imprimé en noir, comprend une grande gravure sur bois représentant Florent, à gauche, avec un singe à ses pieds, et Lyon, à droite. Il s’agit du même bois figurant au titre d’Olivier de Castille imprimé par Jean Trepperel en 1504 (exemplaire conservé à Chantilly, Musée Condé IV.E.30). Le bois est répété au verso du titre.
Florent et Lyon enfans // de lempereur de romme. // x.ca. // [gravure].
Cy finist lhistoire de Flo // rent et Lyon. Nouuelleme[n]t // imprimee a Paris en la rue // Neufue nostre Dame a len // seigne de lescu de France.
In-4°, goth., sign. A-I6, à deux colonnes, ill.
Exemplaire appartenant sans doute à une collection privée. Sa localisation actuelle est inconnue. D’après la description donnée dans le Supplément du Manuel de Brunet, l’exemplaire présente un titre et un colophon différents de ceux de l’édition précédente.
Mentionné dans : Bibliothèque des romans, II, 223 ; Brunet, Suppl., I, 506, II, 1025 ; Cat. Cigongne, 1890; Cat. Yemeniz, 2360; Woledge, 56 ; Bechtel F-139.
Florent & Lyon, Enfans de // lempereur de Romme. // [gravure].
Cy finist lhistoire de // Florent & Lyon nouuellement // imprimee a Paris en la rue Neufue // Nostre Dame a lenseigne de lescu // de France.
In-4°, goth., sign. A-K4, 40 ff. non numérotés, 40 lignes par page à deux colonnes, ill.
Le titre, imprimé en noir, comprend une grande gravure sur bois représentant Florent, à gauche, avec un singe à ses pieds, et Lyon, à droite. Le bois est similaire à celui au titre de l’édition attribuée à Lotrian. Marque typographique de Jean Bonfons au verso du dernier feuillet.
Mentionné dans : Brunet, II, 1296 ; Essling, 1847, 299 ; Cat. Cigongne, 1876; Chantilly. Cabinet des livres, 750; Woledge, 56; FVB, 19968, 19970 ; Bechtel, F-140 ; USTC 55122.
Florent et lyon enfans // de lempereur de romme. // x.C. // [gravure].
Cy finist Lhistoire de // Florent et Lyon. Nouuellement imprime a Paris pour // Jehan bonfons libraire demourant en la rue // Neufue nostre Dame a lenseigne // Sainct Nicolas.
In-4°, goth., sign. A-K4, 40 ff. non numérotés, 39 lignes par page à deux colonnes, ill.
Le titre, imprimé en noir, comprend la même grande gravure sur bois représentant Florent et Lyon qui figure au titre de l’édition de Jean Bonfons. Au verso de la page de titre, marque typographique de Nicolas Bonfons représentant la Justice et Mars.
Mentionné dans : Brunet, II, 1296 ; Woledge, 56 (n. 4); Bechtel, F-141 ;
[F]Lorent & Lyon : En= // fans de Lempereur de Rome. x F. // [gravure] // A Paris, // Par Nicolas Bonfons, demeurant en la rue neufue nostre // Dame, a lenseigne S. Nicolas.
Cy finist Lhistoire de // Florent & Lyon. Nouuellement imprime a Paris pour // Nicolas bonfons libraire demourant en la rue // Neufue nostre Dame a lenseigne // Sainct Nicolas.
In-4°, goth., sign. A-K4, 40 ff. non numérotés, 39 lignes par page à deux colonnes, ill.
Le titre, imprimé en noir, comprend la même grande gravure sur bois représentant Florent et Lyon qui figure au titre des deux éditions précédentes. Au verso de la page de titre, marque typographique de Nicolas Bonfons représentant la Justice et Mars.
Autre exemplaire : Chantilly, Musée Condé IV.E.32.
Mentionné dans : Crozet, 1841, 835 ; Giraud, 1855, 1906 ; Cigongne, 1877 ; Woledge, 56 (n. 3) ; Bechtel, F-141 ; FVB, 19969 ; USTC 52718.
[F]Lorent & Lyon : En= // fans de Lempereur de Rome. // [gravure] // A PARIS. // Par Nicolas Bonfons, demeurant en la rue neufue nostre Da= // me, a lenseigne S. Nicolas.
Cy finist Lhistoire de // Florent & Lyon. Nouuellement imprime a Paris par // Nicolas Bonfons libraire demeurant en la rue // Neufue nostre Dame a lenseigne // Sainct Nicolas.
Sergio Cappello
04/11/2011
08/06/2016
Citer cette noticeSergio Cappello, « [Florent et Octavien] Florent et Lyon », in base ELR : éditions lyonnaises de romans du XVIe siècle (1501-1600), Pascale Mounier (dir.), en ligne : https://rhr16-elr.unicaen.fr/fiches/32 [consulté le 21/11/2024]