Type d’ouvrage : roman français comique contemporain
Auteur : anonyme
Il n’y a pas d’autre édition ancienne connue.
Les romans gargantuins sont des romans comiques inventés au XVIe siècle qui ont pour héros un géant débonnaire. Les titres qui nous sont parvenus, pour la plupart anonymes et publiés essentiellement dans les années 1530, ont une trame commune, ce qui les constitue en versions d’un même récit. Ils mêlent de façon insolite le folklore populaire et la matière arthurienne : l’enchanteur Merlin est à l’origine de la naissance de Gargantua et dispose celui-ci à défendre Arthur, roi devenu faible, menacé par les Goths et les Magoths et par les Hollandais et les Irlandais. Le narrateur prétend faire œuvre d’historien ; d’où les appellations chronique ou vie employées en page de titre et dans un éventuel prologue.
Ces romans soulèvent différentes difficultés bibliographiques. Les éditions ont d’abord été régulièrement publiées sans lieu, sans nom d’imprimeur et sans date. Un nombre possiblement important d’éditions perdues est ensuite à supposer, vu que la plupart des éditions que l’on connaît ne sont conservées que dans un exemplaire. La distinction entre les titres n’est enfin pas aisée : les versions présentant des points communs, on se demande, pour deux éditions au texte partiellement similaire, si l’on a affaire à deux titres différents, autrement dit deux versions différentes, ou à une édition et une réédition avec variantes. Dans le cas où une version n’est conservée que dans une édition, l’établissement des particularités de la version est encore moins facile, dans la mesure où l’on ne peut reconnaître ces dernières dans une ou des rééditions.
Les grandes et inestimables Cronicques : du grant et enorme geant Gargantua constituent la version la plus ancienne connue. Le texte n’est pas accompagné d’un prologue, est organisé en 20 chapitres non numérotés et est suivi d’une table des chapitres. La table présente des discordances au niveau des titres par rapport au texte, ce qui conduit à un autre découpage en chapitres (voir M. Huchon, « Les chroniques de Gargantua », p. 1174-1175). Le roman a eu une grande postérité, suscitant la rédaction de six autres titres.
Les grandes Chroniques sont conservées dans trois éditions, toutes lyonnaises. Les deux premières éditions (éd. 1Les grandes et inestimables Cronicques : du grant et enorme geant Gargantua : Contenant
sa genealogie, La grandeur et force de son corps. Aussi les merveillieux faictz d’armes
qu’il fist pour le roy Artus, comme verrez cy apres.
Lyon, s. n. [Veuve Barnabé Chaussard], 1532. et 2Les grandes et inestimables Cronicques : du grant et enorme geant Gargantua : Contenant
sa genealogie, La grandeur et force de son corps. Aussi les merveilleux faictz d’armes
qu’il fist pour le roy Artus, comme verrez cy apres.
Lyon, s. n. [Veuve Barnabé Chaussard], 1532.) ont été publiées en 1532 sans nom d’imprimeur. Tout en étant des in-quarto de 16 feuillets, elles diffèrent
par des variantes dans la composition typographique, la disposition des lettrines
et l’orthographe. On ne saurait dire laquelle a paru en premier. Celle que l’on appellera
éd. 1Les grandes et inestimables Cronicques : du grant et enorme geant Gargantua : Contenant
sa genealogie, La grandeur et force de son corps. Aussi les merveillieux faictz d’armes
qu’il fist pour le roy Artus, comme verrez cy apres.
Lyon, s. n. [Veuve Barnabé Chaussard], 1532. est attestée par un exemplaire (mentionnée dans Plan 1, NRB 119, Demerson-Lauvergnat-Gagnière 2). Celle que l’on appellera éd. 2Les grandes et inestimables Cronicques : du grant et enorme geant Gargantua : Contenant
sa genealogie, La grandeur et force de son corps. Aussi les merveilleux faictz d’armes
qu’il fist pour le roy Artus, comme verrez cy apres.
Lyon, s. n. [Veuve Barnabé Chaussard], 1532. nous est parvenue dans trois exemplaires (mentionnée dans Plan 1, NRB 120, Demerson-Lauvergnat-Gagnière 1). Elles ont pu sortir de l’atelier de la Veuve Barnabé Chaussard d’après les caractères et les lettrines utilisés, peut-être à l’initiative de Jean
Cantarel, prote de l’atelier avec lequel la veuve s’est remariée en 1533 (J. Mégret
et V.-L. Saulnier, « Un troisième exemplaire… », p. 246-250). Il n’est pas impossible
qu’un lien existe aussi entre cette édition et l’imprimeur-libraire Claude Veycellier,
vu que deux des quatre exemplaires (Tours, BM, Rés. 3536 et Toulouse, BM, Rés. D XVI
403) étaient originellement reliés à des ouvrages publiés par Claude Veycellier (NRB 119 et 120).
La troisième édition (éd. 3Le grant roy de Gargantua. Les grandes cronicques du grant et enorme geant Gargantua,
Contenant sa genealogie, La grandeur et force de son corps. Aussi les faictz d’armes
qu’il fist pour le roy Artus, comme verrez cy apres..
Lyon, s. n. [Claude Veycellier], s. d. [c. 1532-1536].) a paru sans date et sans nom d’imprimeur (mentionnée dans Plan 2, NRB 121, Demerson-Lauvergnat-Gagnière
7). Il s’agit d’un in-octavo de 12 feuillets, la réduction du format laissant supposer
une postériorité par rapport aux éd. 1Les grandes et inestimables Cronicques : du grant et enorme geant Gargantua : Contenant
sa genealogie, La grandeur et force de son corps. Aussi les merveillieux faictz d’armes
qu’il fist pour le roy Artus, comme verrez cy apres.
Lyon, s. n. [Veuve Barnabé Chaussard], 1532. et 2Les grandes et inestimables Cronicques : du grant et enorme geant Gargantua : Contenant
sa genealogie, La grandeur et force de son corps. Aussi les merveilleux faictz d’armes
qu’il fist pour le roy Artus, comme verrez cy apres.
Lyon, s. n. [Veuve Barnabé Chaussard], 1532.. Publiée aussi à Lyon d’après le colophon, l’édition présente des variantes. Le surtitre
Le grant roy de Gargantua, à la syntaxe aberrante, apparaît par exemple en page de titre. L’illustration inaugurale
est aussi différente ; elle peut provenir du programme iconographique d’une édition
de Fierabras (Lyon, Pierre Maréchal et Barnabé Chaussard, 1497 ; voir R. Cappellen et R. Menini,
« Pantagruel, du grand au petit Prince », p. 387). L’imprimeur est peut-être Veycellier d’après les lettrines utilisées (voir R. Cappellen et R. Menini, « Pantagruel, du grand au petit Prince », p. 387). Si c’est bien celui-ci, la datation est comprise
entre 1532 et 1536, année présumée de la fin de l’activité de l’imprimeur
Pascale Mounier
04/11/2011
10/06/2024
Citer cette noticePascale Mounier, « Grandes chroniques », in base ELR : éditions lyonnaises de romans du XVIe siècle (1501-1600), Pascale Mounier (dir.), en ligne : https://rhr16-elr.unicaen.fr/fiches/88 [consulté le 21/11/2024]