Type d’ouvrage : roman d’aventures récent traduit
Auteur : anonyme
Pas d’autre édition ancienne connue à ce jour.
Il existe une traduction hollandaise d’Urbain :
Een schoone Historie van Urbaen, die onbekende sone van den keyser Frederick Barberousse, die door die loosheyt van sekeren Florentijnen vercreech die dochter van den Soudaen, metter Hystorien van Ian Bocace niet min avontuerlijck dan ghenoechlijck, onlancx ghetranslateert wt den Franchoyse int neder Duytsch, Anvers, s. n. [veuve Jacob van Liesveldt], 1558. Le privilège date du 2 septembre 1552. Exempl. : Washington, Library of Congress.
La traduction française d’Urbano est publiée chez Claude Nourry à Lyon de façon anonyme. Cependant, les pistes qui apparaissent dans le titre de la dédicace et dans la dédicace elle-même indiquent que la traductrice est Claudine Scève, sœur de Maurice Scève.
La mention « Avec privilege » apparaît en dernière ligne de page de titre. Aucun texte de privilège n’apparaît cependant. Pas de date de publication non plus sur la page de titre ni dans la souscription finale. La date c. 1532-1533 et l’attribution peuvent être avancées grâce, notamment et entre autres, à trois éléments : le jeu onomastique présent dans la dédicace - jeu entre le nom de jeune fille et le nom d’épouse de la traductrice et le nom de jeune fille de la destinatrice de l’ouvrage -, l’allusion à une situation particulière - une « damoiselline facherie » -, en lien avec la biographie de la dédicataire (Jeanne Faye), et la ressemblance entre certaines lettrines d’Urbain et celles de la Flammette de Claude Nourry de 1532 - les bois d’Urbain semblent un peu plus usés que ceux de Flammette.
L’édition italienne source de la traduction française, est l’Historia molto dilettevole di M. Giovanni Boccaccio, nuovamente ritrovata, imprimée à Venise, par Giovanni Antonio et fratelli da Sabbio pour Niccolò Garanta en 1526. Face à cette édition de 1526, la traduction lyonnaise met en valeur les aspects sentimentaux de l’histoire ainsi que les personnages féminins à travers, entre autres éléments, un paratexte qui lui est propre (titre de l’ouvrage, dédicace, ajout de titres de chapitres, colophon).
Il est intéressant de souligner que la source de la traduction Een schoone Historie van Urbaen, die onbekende sone van den keyser Frederick Barberousse, de 1558 est bel et bien le texte français et non une des éditions italiennes.
In-4° ; 28 feuillets non chiffrés ; car. goth. ; 33 l. ; signat. A4-G4 (4 feuillets par cahier).
Page de titre historiée (titre et marque de l’imprimeur encadrés par deux colonnes et deux bandeaux).
29 chapitres, non numérotés, avec titres (texte source sans chapitration).
Lettrines historiées ouvrant chacun des chapitres.
Note manuscrite de F. Colomb, sur deux lignes, au bas de la dernière page : « Este libro costo 10 dineros en monpeller a 12 de julio de 1535 y el ducado vale 564 dineros ».
L’« Argument et sommaire », dont le titre est disposé en cul-de-lampe, contient également une dédicace. Cette épître dédicatoire prend la place du prologue attribué à Boccace dans l’édition source. Les quatre exemples de titres de chapitres saisis montrent que la traduction française met en valeur les aspects sentimentaux de l’histoire ainsi que les personnages féminins.
Urbain le mescongneu filz de l’empereur Federic Barberousse, qui par la finesse de certains florentins surprist la fille du Souldan, Histoire de Jehan Boccace non moins adventureuse que delectable, Translatée nouvellement d’Italien en Françoys.
Marque de Nourry (marque nº 5 d’après L.-C. Silvestre, Marques typographiques ou recueil des monogrammes, chiffres, enseignes, Paris, P. Jannet, 1853, n° 146).
On les vend à Lyon en la maison de Claude Nourry, dict Le Prince.
Avec privilege.
Ce n’adviengne, o singulier Ressort de grace et de vertu que entre tant de nobles cueurs desirans recréer vostre angelicque esperit, Je demourasse oysive et ingrate de la mutuelle benivolence que avons de long temps ensemble, pour laquelle macule eviter ne m’a semblé honneste vous aller visiter (en ceste damoiselline facherie où l’on vous dit estre) sans vous porter offerande digne de tant saincte pudicité comme vous estes. A cause de quoy vous plaira prendre en gré ce petit livret (translaté en vostre faveur de vulgaire Italien en Françoys) que je vous presente d’aussi bon cueur comme du vray zele. en memoire toute l’hystoire, l’argument d’icelle est tel.
Silvestre jeune fille et pouvre, de Federic Barbe Rousse iiie. de ce nom empereur (incongneu) enceincte enfanta Urbain, Lequel eslevé et nourry d’ung hostellier comme son enfant, par le conseil d’aucuns florentins, obtint avec grande astuce et cautelle la fille du Souldan pour femme et legitime espouse. Puis trompé et deceu d’iceulx florentins, après plusieurs variables et compassionables fortunes parvint à Rome, Là où de l’empereur pour filz recongneu vesquit le demeurant de ses jours avec son espouse en grant gloire et felicité. Au semblable de laquelle dieu veuille diriger et conduyre vostre virginal cueur, et bien moriginées contenances.
[2] [f. Aii vº] Comment l’empereur Federic après avoir longuement erré parmy la forest arriva vers une petite cabane, là où il trouva une fort belle jeune fille nommée Silvestre, laquelle après plusieurs prieres faictes et reffus il engroissa d’ung beau filz lequel despuis fut nommé Urbain.
[13] [f. D vº] Comment il desplaisoit fort à Urbain de ce qu’on retardoit la solennization de mariage de sa fiancée la belle Lucrece : et de l’entreprinse faicte pour emmener ladicte Lucrece sans compaignie hors du pays du Souldan.
[15] [f. Diiii vº] Comment après ce que Urbain et Lucrece se sont mis sur mer, ilz ne pensent que à leurs joyeuses amourettes : et Blandicio et les aultres ne pensoient que aux richesses qu’ilz emportoient : qui leur firent machiner une desloyalle trahison.
[18] [f. Eiii vº] Comment Urbain en confessant le grand tort qu’il avoit de Lucrece la console : et des gracieux propos que Lucrece en plourant luy tint.
Cy finit l’histoire de Urbain filz de l’empereur Barbe / rousse, et de la belle Lucrece fille du Souldan de / Babylonne, nouvellement translatée de vulgaire / Italien (du livre de Jehan Boccace) en / langaige Françoys. Imprimée à Lyon / par Claude nourry, dict Le / prince : pres nostre dame / de Confort.
Janine Incardona
04/11/2011
08/06/2016
Citer cette noticeJanine Incardona, « [Urbano] Urbain », in base ELR : éditions lyonnaises de romans du XVIe siècle (1501-1600), Pascale Mounier (dir.), en ligne : https://rhr16-elr.unicaen.fr/fiches/59 [consulté le 21/11/2024]